Bonjour tout le monde.
Dans ce topic vous pourrez retrouver de courtes histoires (non chronologiques) retraçant l'histoire d'Ellyision. (Warhammer 40.000)
Cette planète, (monde ruche) est celle avec le background le plus important.
Pour ceux n'ayant pas eu le courage de lire ma
très longue nouvelle, je vais poster ici ma version la plus récente de
la chute d'Ellysion.
Il n'y a bien évidement aucun spoil avec ma nouvelle principale.
Dans un second post, puis dans tous les autres, vous trouverez les histoires courtes retraçant l'histoire (avant et après
la chute)
Voici maintenant le texte retraçant la chute.
Retrouvez l'histoire intégrale
dans ce lienXII – LA CHUTE
« J’étais là, le jour où Ellysion est tombée. »Miranda Bett. Commandante en chef de la Résistance.
« Ce n'est pas une planète. Ce n'en est plus une. C'est un panier de serpents. Et ceux assez fou pour se jeter dedans ne sont que des souris à tendances suicidaires. »Colonel Katarov. Compte rendu de l’opération Libération d’Ellysion.
« Il est de la folie des hommes de se croire acteurs sur la scène de l'Histoire. Croire que nos actes puissent affecter cette grande procession qu'est le passage du temps n'est qu'une chimère que l'homme aime espérer. Et pourtant, Ellysion, autrefois joyaux étincelant du secteur Daryniss, n'est maintenant plus que cendres et morts. Un changement causé par nous, l'Homme.»Source anonyme. Flotte de l'Ordo Malleus. Mission Exterminatus. Année : non-spécifiée.
Cinq-heure trente-sept, heure locale. L’aube se levait paisiblement sur les niveaux supérieurs de la ruche. Au dessus des nuages de pollution, les premières lueurs baignaient la ruche d’une intense lumière. Comme toujours, la relève de la garde arrivait devant la majestueuse forteresse des quartiers Superioris. C’était une matinée calme et relativement bien ensoleillé pour un monde-ruche. À cette hauteur, les fumées des manufactorum étalés sur toute la surface ne les souciaient guère, les usines et autres centres de productions occupant les niveaux inférieurs.
Leur invité devait arriver dans moins d’une heure et Pélador n’avait pas fermé l’œil de la nuit. La nouvelle qu’un Astartes arrivait à bord d’une navette spatiale pour s’entretenir avec le gouverneur le perturbait.
Que peut bien nous vouloir l’Astartes ? Cette question venait l’inquiéter dès qu’il commençait à s’assoupir.
Finalement, il décida qu’il était maintenant trop tard pour tenter en vain de s’endormir.
Pélador se leva, prit une douche rapide avant de s’habiller. Il avala quelques friandises sucrées et sortit de chez lui.
Il se rendit compte que ses vêtements n’étaient pas repassés, et pendant tout le chemin vers la salle de réunion il fit son possible pour ne plus paraitre débraillé.
Mission qu’il comprit infructueuse, lorsque le garde de l’entrée le dévisagea longuement.
Il lâcha un soupir et, arrivé devant les portes, il se recoiffa rapidement puis entra.
- Ah, ministre Pélador, vous voilà enfin. Lança à haute voix le commandant Rodes.
Pélador le fusilla du regard et referma la porte derrière lui.
Le rouge des murs recouverts de velours absorbaient les rayons de soleil entrant par l’immense baie vitrée, tandis que les bordures d’or reluisaient de mille-feux à son contact.
- Vous nous avez presque manqué cher Pélador. Dit Miranda d’un ton amical pour détendre l’atmosphère.
Il la salua d’un geste de la tête et celle-ci sourit. C’était une femme ravissante, au visage pâle et à la chevelure d’or tombant au creux de ses reins. Ses courbes parfaitement dessinées ressortaient majestueusement bien sur ses vêtements collés au corps. Elle savait que Pélador avait un faible pour elle, mais très franchement, tous les hommes en avaient un. Cependant, cela l’importait peu. Elle en jouait plus qu’elle ne se prenait au sérieux.
Le gouverneur Tredaur se leva de son siège et salua Pélador qui arracha avec peine son regard de Miranda.
- Asseyez-vous, intima le gouverneur en s’écrasant de sa masse corpulente dans son confortable siège. Il cracha une toux grasse, s’éclaircit la gorge et reprit la parole.
Bien, maintenant que nous sommes au complet commençons. Le seigneur Alric membre du chapitre des Black Templar devrait arriver dans une vingtaine de minutes. Et pour être franc cette visite surprise ne me plait guère. Est-ce que quelqu’un autour de cette table a la moindre idée de ce que l’Astartes nous veut ? Demanda-t-il tout en se grattant son cou bedonnant.
Tous les ministres restèrent silencieux, incapable de répondre à cette question.
- Par l’Empereur, je n’aime pas ça. Jura Tredaur.
- Et vous avez raison de vous inquiéter gouverneur.
La voix inconnue d’un grave profond et métallisée provenait d’une porte isolée sur la gauche de la pièce. Toute l’assemblée tourna la tête, surprise par cette réponse audacieuse.
Les yeux de Tredaur s’écarquillèrent à la vue du guerrier en armure noire. Incapable d’ouvrir la bouche, Miranda prit la parole à sa place.
- Seigneur Alric, commença-t-elle en inclinant la tête. Nous sommes honorés de votre présence parmi nous. Même si je vous le concède, nous nous questionnons sur la raison qui vous amène ici.
Le Space Marine détourna ses yeux du gouverneur et les plongea au plus profond de son interlocutrice. La phrase de Miranda permit au gouverneur Tredaur de se reprendre et il se leva avec difficulté pour accueillir l’honorable invité.
- Monseigneur, comme le dit ma ministre, votre visite nous honore. Mais il est vrai que votre arrivée nous perturbe.
Alric ne lâcha pas des yeux la femme qui lui soutenait son regard, laissant la phrase du gouverneur s’envoler dans le néant.
Tous attendirent de longues secondes avant que finalement le surhomme ne reprenne la parole.
- Considérez-vous qu’il n’y est aucune préoccupation majeure sur votre planète qui vaille la peine de mon déplacement ?
- L’hérésie est finie. Se justifia Tredaur. Les armées impériales et les vôtres ont depuis longtemps tué les traitres pourrissants dans les bas quartiers.
- Vous ne m’apprenez rien. Le coupa froidement Alric. Je n’ai rien oublié de ce que mes frères et moi avons accompli sur cette planète bien avant votre nomination au poste de gouverneur…
À nouveau, le gouverneur ne sut quoi répondre et bégaya quelques mots incompréhensibles.
- Maintenant je comprends pourquoi ce monde connait de telles difficultés. Lâcha le guerrier d’un ton accusateur. Trop de mes frères sont tombés pour sauver ce monde et vous le laisser retomber dans la ruine, ceci n’est pas acceptable.
- De nombreux gardes ont également perdu la vie avec honneur Monseigneur. Se risqua Miranda.
Alric fit une pause, de marbre, le regard dans le vide, tel une statue.
Il semblait se remémorer des souvenirs longtemps délaissés.
- Il est vrai. Finit-il par acquiescer d’un hochement de tête. Leur mémoire vous honore. Ne la salissez pas.
Miranda se contenta d’accepter la remarque tandis que le gouverneur Tredaur revint à la charge.
- Vous avez raison seigneur, nous allons honorer avec plus de ferveur les soldats tombés pour notre monde. Je vous remercie de vous être déplacer pour un tel conseil.
Alric ne broncha pas à l’insulte de Tredaur, ne lui décrochant même pas un regard.
- Je déclare l’état d’urgence. La loi martiale est installée et prend effet dès à présent. Gouverneur, vous êtes démis de vos fonctions de façon définitive. Gardes, emmenez-le dans ses quartiers et il devra y rester jusqu'à nouvel ordre.
- Quoi ?! S’emporta Tredaur. Mais vous êtes devenu fou !
JEdirige cette planète ! Par l’Empereur je ne vous laisserai pas m’éjecter de la sor…
Le gouverneur n’eut jamais la chance de finir sa phrase. Un bolt explosa sa cervelle, répandue au quatre coins de la pièce. Le corps massif du gouverneur s’écrasa dans un bruit sourd.
Miranda poussa un cri d’horreur, tandis que les autres ministres restèrent immobiles, terrorisés par ce qui venait d’avoir lieu sous leurs yeux.
Les gardes emmenèrent les restes du gouverneur hors de la pièce.
Alric rengaina son arme de poing et prit la parole.
- Vous. Pointa du doigt Alric. Vous remplacerez le gouverneur. Dorénavant, vous me suivrez et obéirez à tous mes ordres.
- Oui Monseigneur. Dit la jeune femme avant de venir se placer près du mastodonte.
- Bien. Qui s’occupe des affaires de sécurité militaire sur ce monde ?
Personne ne bougea.
- Vite, je n’ai pas de temps à perdre avec ça.
Le commandant Rodes fit un pas en avant.
- C’est moi Monseigneur.
Alric se retourna face à l’homme d’âge mur.
- Bien, quel est la situation militaire de la planète ?
- Je vous demande pardon ? S’enquit le soldat. Sommes-nous en guerre Monseigneur ?
- Considérez que oui. Maintenant, répondez à ma question.
Sans se décontenancer, le commandant prit une disquette dans son veston et la brancha dans le lecteur holographique central.
Alors qu’il commençait à parler, la fin débuta.
Une explosion dantesque pulvérisa plus d’une dizaine de niveau de l’immense tour, réduisant à néant tout le pan extérieur de la structure. Le métal fondu fut soulevé dans le ciel à plusieurs centaines de mètres, le sommet de la tour disparu sous une autre détonation supprimant plus d’un tiers de l’édifice.
En plein cœur du cauchemar, la grande salle de réunion se retrouva ouverte sur le vide. L’appel d’air aspira hommes et femmes à travers le trou béant. Un rideau de feu pénétra dans la brèche, carbonisant la plupart des conseillers et ministres survivant.
Miranda hurla de terreur lorsqu’elle senti le sol disparaitre sous ses pieds. Alric la rattrapa en vol in extremis. De son bras gauche, il ouvrit la porte derrière lui et d’un mouvement de bassin il y envoya sans ménagement la jeune femme avant de s’y jeter à son tour. L’instant d’après, les flammes léchèrent la porte derrière eux.
- Venez, dépêchez-vous. Cria Alric.
Encore choquée, Miranda blottie contre l’angle d’un mur ne bougea pas.
Il l’agrippa par la taille et couru en direction de la sortie opposée.
Tout en courant pour sauver sa vie, Alric risqua un coup d’œil furtif sur sa droite. Toutes les vitres s’étaient brisées sous le souffle du cataclysme et une vision d’horreur le frappa. Les tours des niveaux Superioris explosaient, l’une après l’autre, s’effondrant telles de vulgaire quilles heurtées de flanc.
Il entra dans une salle intérieure de la tour, fracassa une vitre du poing et prit un masque à oxygène qu’il posa délicatement sur la jeune femme.
Des alarmes hurlaient à tous les étages, leurs hululements couverts par le bruit de métal froissé se tordant sous la pression.
Se son fit comprendre à Alric quel sort leur était réservé s’ils restaient ici plus longtemps. Peu à peu, les plus hauts niveaux de la tour penchèrent à l’horizontal et il finit par courir sur les murs.
Dans cet environnement entièrement modifié, Alric manqua les escaliers sans s’en rendre compte. Arrivé dans un cul de sac, et jugeant qu’il n’avait plus assez de temps pour faire machine arrière, le croisé dégaina son pistolet bolter d’une main experte.
- Protégez-vous votre visage et tenez votre masque.
Miranda obéit sans réfléchir telle une jeune enfant face à son dieu.
Alric ouvrit le feu et la vitre blindée explosa, créant un appel d’air qui ne déstabilisa que légèrement le croisé.
- Tenez-vous à moi ! Hurla-t-il.
Il recula de trois pas et s’élança à pleine vitesse vers le trou.
Tel un bolide inarrêtable, Alric sortit de la tour en plein vol avant de poser ses lourdes bottes sur les parois horizontales du bâtiment se tordant dans un crissement au bruit insoutenable.
Les vitres blindées se fissuraient sous le choc de ses pas.
Le Templar mit de coté ce détail gênant et continua son sprint sur le flanc extérieur de l’édifice, remontant vers les niveaux inférieurs qui se retrouvaient maintenant plus haut que les restes de la pointe de la tour en flammes piquant toujours plus bas vers le sol.
À cette altitude, le vent soufflait sans interruption.
En état de choc, le panorama imprenable que lui offrait leur course folle au dessus des nuages coupa le souffle à Miranda lorsque ses yeux se posèrent sur sa planète en feu.
Tout autour d’elle, sur un fond orangé de levé de soleil, les hautes tours de la ruche Superioris disparaissaient sous des champignons lumineux. Les flèches érigées vers les cieux dépassant le tapis de nuages pollués gris-orange s’effondraient de toute part, happée par la gravité. A perte de vue son monde en flammes, se consumait dans une terrible et lente agonie. Miranda crut entendre les hurlements d’horreurs des milliards d’hommes et de femmes impuissants voyant les mastodontes de métal fondre sur les ruches inferioris. Malgré la fin des temps, son porteur continuait sa course, sans que rien ne semble l’arrêter.
Comme pour la contredire, la tour pliée en deux tel un angle de porte céda sous la pression dans un crissement terrible et le Templar perdit l’équilibre sur ce sol de fortune devenu instable. En quelques secondes la moitié supérieur de la tour qui se trouvait à l’horizontal chuta au ralenti toujours plus bas vers le sol et Alric devint incapable de courir sur une pente aussi raide. Il voulu s’accrocher à l’une des fenêtres mais manqua sa prise. Entièrement retournée, le haut de la tour fut à nouveau en position verticale et le Space Marine se résigna à ne plus continuer sa progression.
Il glissa et tomba une dizaine de mètres plus bas à pied joint sur les restes d’une terrasse à l’envers, amortissant avec soins le choc de sa chute.
- Il faudra nous contenter de ça. Cria le croisé. Tenez-vous bien, l’impact risque de nous secouer.
Miranda acquiesça et s’agrippa de toutes ses forces à un conduit d’évacuation.
Elle vit la surface se rapprocher inexorablement toujours plus près d’eux. Leur fin approchait, mais Miranda ne vit pas toute sa vie défiler comme le voulait la rumeur. Non, rien ne se passa, seul le titan d’acier s’écroulait au ralentit.
Tel un géant que l’on abat, le mastodonte s’écrasa dans une violence n’ayant que pour égal la colère d’un dieu. Un tsunami de poussière vint noyer les décombres de ce qui avait été autrefois une ville Impériale.
Secoué par le choc, Miranda resta las, immobile, assise sur les restes de la tour Superioris. Le regard hagard, elle vit son monde disparaitre dans un brasier infini. Des navettes et autres vaisseaux alors en vol à l’heure de la chute tentaient désespérément d’éviter les géants d’aciers qui s’effondraient dans un bruit assourdissant. Des rocs de la taille de maisons pleuvaient du ciel, écrasant tout, sans distinction.
Alric l’agrippa par l’épaule, la sortant de sa torpeur.
- Venez, entrez ici et restez-y. Si vous voulez vivre, marchez sans relâche, enfoncez vous au plus profond de ce qu’il vous sera possible. La surface n’est plus sure. Vous me comprenez ? Marchez, et ne vous retournez pas.
Miranda hocha la tête d’un signe affirmatif.
Elle entra dans les égouts et vit pour la dernière fois son sauveur, dégainant son arme d’un bleu océan.