Voici maintenant, comme promis mon deuxième post avec ma première histoire courte :
***** CHRONIQUES D'ELLYSION *****
***** Chronique de Miranda Bett n°1 *****
Tout n'est que poussière.
Je ne sais pas exactement combien de temps s'est écoulé depuis la chute...
Il s'est passé tellement de choses en si peu de temps que j'ai encore du mal à tout bien assimiler.
Étrangement, ce fut le jour suivant la chute le plus difficile. Une fois l'adrénaline et la terreur disparue, c'est la peur et le désespoir qui viennent vous faucher.
Si vous pensez connaitre la peur, c'est que vous vous fourvoyez.
La peur, la vraie peur, celle qui vous attrape par la gorge, et ne vous relâche plus. Celle qui fait oublier à votre corps qu'il doit respirer, car trop apeuré pour faire le moindre bruit lorsque les prédateurs rôdent. Cette peur, moi, je l'ai connu la première nuit après la chute... Les ténèbres absolues des égouts, ou tout devient menace, chaque son, chaque objet... les hurlements au lointain, les bruits de pas dans les canaux drainant les détritus, la respiration hasardeuse d'un homme devenu bête traquant sa proie... vous.
Lorsque vous avez vécu de telles horreurs, il devient difficile de trouver le sommeil.
Je me prend parfois à repenser à la ville et à ses tours d'argent... Mais alors revient le même cauchemar, la mort le chaos, la destruction, la fin de toutes choses...
Maintenant, lorsque de telles pensées me viennent, j'ai pris pour habitude de les enfouir au plus profond de mon esprit.
Avec le temps, on s'y fait. C'est comme tout je suppose...
L'humanité s'adapte.
Lorsque je lève la tête de cette vieille pixo-tablette, je vois par les trous de ma toile qui me sert d'abris des hommes et des femmes fiers qui survivent dans ce qui était autrefois une zone pour les déchets de notre civilisation.
Notre campement de fortune prend peu à peu forme. Certains soldats sont même venus me demander l'autorisation de barricader des entrées qu'ils considéraient comme "difficile à protéger".
Quelle naïveté... Mais, leur détermination est admirable.
Avec le temps, de plus en plus de personnes sont venus me demander conseils ou autorisations. Et ce n'est que très tardivement, lorsque par cette même "fenêtre" j'ai entendu l'un des jeunes du camp dire "d'aller demander au commandant" que j'ai compris qu'ils me considéraient comme leur chef.
Je n'ai jamais souhaité cette tâche. Et pourtant me voilà maintenant dirigeante du campement.
Très rapidement, la soif et la faim se sont fait sentir. Les aliments et détritus que nous trouvions à nos pieds se sont mis à manquer, et il a fallu organiser des groupes pour aller récupérer de quoi survivre.
Il va sans dire que cette tâche est risquée. Les prédateurs qui rôdent vers les niveaux supérieurs nous compliquent les choses.
J'ai tendance à dire que trop peu d'entre nous ont survécu. Mais lorsque je vois la difficulté que nous avons pour subvenir à nos besoins, je me dis qu'il aurait été impossible d'en accueillir plus.
Les excursions apportent parfois de bonnes nouvelles. De temps à autre, des survivants sont retrouvés. Mieux encore, il y a trois jours de ça, le groupe d'Izmyr a "trouvé" une ancienne cache d'arme de gang.
Nous avons enfin de quoi nous défendre.
Et maintenant que j'y repense, l'idée des barricades n'était si stupide.
Je l'ai certainement déjà écrit, mais le répéter ne coûtera rien.
Tous ces hommes et ces femmes me rendent fiers. Je donnerai volontier ma vie pour sauver l'un d'entre eux....
Et puis de toute manière, qui lira ce qu'une pauvre folle comme moi écrit? Qui par l'Empereur trouvera ce pix dans un trou aussi pourri que le nôtre.
J'écris plus expurger mon esprit que pour narrer ce qu'il s'est vraiment passé ici.
D'ailleurs à ce sujet, j'en ai oublié de raconter la journée suivant la chute.
Dès la seconde journée, après avoir... - Oh Yperia et Ked m'appellent... je reprendrai plus tard l'histoire de la résistance des braves hommes et femmes d'Ellysion.
Voici la chronique suivante.
On ma remonté des incompréhensions.
Il faut bien différencier la période "campement" et la période juste après la chute, en "vadrouille solo"
***** CHRONIQUES de Miranda Bett n°2 *****
... - Izmyr vient de nous mettre dans la merde jusqu'au cou. A cause de ses conneries, le camp est menacé.
Pour être franche, je ne l'ai jamais senti celui-là.
Depuis son arrivée, j'ai eu des doutes, et il est toujours resté évasif sur son passé. Hier, cet idiot est revenu la bouche en coeur expliquant qu'il avait tenté de voler un appareil de communication à un groupe de pillards. Bien-sur, il s'était fait attraper.
Ils l'ont laissé "s'échapper" lorsqu'il leur a parlé du campement, de nos provisions et des femmes s'y trouvant...
Le pire, et j'en suis persuadée, c'est qu'il n'a même pas compris ce qu'il vient de commettre...
Ked lui a envoyé une droite très "chaleureuse" qui avait pour but de lui faire comprendre la stupidité de son acte. Lorsque je suis arrivée, Izmyr était dans un tel état que je pense qu'il avait dut entièrement saisir l'idiotie son erreur.
J'ai posté Ked et Toron en faction mais si les pillards décident de se montrer, il est clair que ça ne les arrêtera pas...
Je ne peux pas faire grand chose en plus. Maintenant il n'y a plus qu'à attendre. Et espérer qu'ils ne viennent pas.
Ce qui me laisse donc un peu de temps pour continuer mon récit...
...Dès la seconde journée, après avoir contourné plusieurs cadavres à moitié dévorrés gisant dans des positions improbables, je suis finalement tombée sur quelqu'un de bien vivant. Les grondements sourds à la surface s'étaient calmés, et seule quelques explosions irrégulières dénotaient du calme trompeur.
Après plusieurs heures sans incidents, la peur laissa place au désespoir.
A quoi bon survivre à un tel massacre si c'était pour finir blottie seule dans un coin entre deux merdes et creuver de soif?
Ou aller? Que faire ? D'autres avaient-ils survécu tout comme moi?
Alric avait insisté. Je devais m'enfoncer le plus possible vers les profondeurs.
Mais dans quel but ? Vivre ?
Mais quelle vie... se cacher au plus profond de la terre, entouré de déchets et sans jamais revoir la lumière du soleil.
Est-ce donc ce que le destin me réserve?
Des bruits de pas me tirèrent de ses pensées moroses.
Quelqu'un au loin approchait. J'ai tout d'abord pensé à un autre de ces monstres ayant perdu la raison. Je ne me souviens pas avoir cherché une cachette. Et pourtant je me revois encore cachée derrière l'un des tuyaux d'évacuation, trop terrifiée pour jeter un coup d'œil sur la silhouette.
Ce fut un bruit sourd qui me sortit de ma torpeur.
La chose qui s'aprochait, venait de s'écrouler mollement dans le caniveau.
Tiraillée, ma raison me hurlait de fuir tandis que ma curiosité me l'interdisait.
Je pense que c'est le premier choix que j'ai pris que l'on pourrait définir comme "courageux".
Il est vrai que je ne me considère pas comme quelqu'un de très courageuse de nature. Du moins pas ce type de courage.
Aujourd'hui encore, je me surprend à agir de la sorte. J'imagine que les responsabilités et le respect des hommes et des femmes du camp ont influencé mon comportement. Honnêtement, c'est une question qui me taraude toujours.
Moi qui pensait qu'il était impossible de changer une personne...
Me voilà bien maline avec mes préjugés.
J'en viens à penser que l'ancienne Miranda Bett a péri dans les flammes avec le monde qu'elle connaissait.
Enfin bon, je m'égare.
Après de longues secondes d'hésitations. Ma raison l'emporta, et je pris la décision de rebrousser chemin jusqu'a ce que j'entende des jurons typiquement impérial.
A cet instant précis, je me souviens d'avoir remercié intérieurement le charmant officier de la garde qui me courtisait depuis quelques années. Le pauvre, il devait être mort maintenant. Comme tous les autres...
L'Officier impérial étalé au sol rampa jusqu'au mur pour s'y appuyer. Son veston était partiellement déchiré il lui manquait toute sa manche gauche. Du sang séché recouvrait son bras mis à nu. L'officier impérial au sol leva son arme vers moi lorsqu'il finit par me remarquer.
- Dégage saleté, ou je te flingue comme les autres.
Ce fut la toute première phrase que j'entendis après les événements passés la veille.
- Vous êtes blessé ? Demandai-je innocement en approchant avec prudence, une barre de fer entre les mains.
L'officier leva la tête et toute ma vie je me souviendrai de ce regard.
Les yeux dans les yeux, sans un mot et pas plus d'une seconde suffit pour que chacun transmette à l'autre l'horreur qu'il avait vécu.
- Je m'appelle Miranda Bett. Et je ne peux vous en dire plus sur moi. Car tout ce que j'avais est perdu pour toujours.
- Yperia Delass, enchantée je suppose.